Stages en Allemagne
Depuis le 1er juin, grâce au réseau du jumelage des villes de Charbonnières les Bains et de Bad Abbach, j’enchaîne les jours de stage et les week-end d’un programme qui a été spécialement préparé pour moi. Il se compose de cinq stages différents répartis sur un peu plus d’un mois. Je suis hébergée à Peising dans la famille Braun, qui m’offre en plus du confort et de la convivialité de son foyer, des activités et des rencontres qui occupent pratiquement tout mon temps libre. Je suis allée de nombreuses fois nager à la piscine de Kelheim, j’ai pu courir dans les champs avec le chien, assister à des répétitions de chorale pendant deux semaines, puis participer au concert final (vraiment génial), visiter Ratisbone, aller aux cours de badminton, assister à un concert de Konstantin Wecker…
Mon premier jour de stage au syndicat des eaux de Bad Abbach (Wasserzweckverband) m’a un peu épuisée. Trois collègues d’Andreas Gimmel, mon maître de stage, sont venus me chercher à 7 heures du matin pour passer la journée au salon IFAT à Munich. Je ne comprenais pas le sens de leurs conversations, j’avais même du mal à croire qu’ils parlaient allemand, il fallait que je m’habitue à l’accent bavarois. Nous avons marché toute la journée au travers de grandes allées de prototypes de filtrage et d’immenses grues et tracteurs.
Le jour suivant, Andreas m’a installée dans un vaste bureau. J’ai commencé par écrire quelques phrases pour des mails, à ouvrir et tamponner des courriers. Je suis allée chercher des saucisses en voiture pour le repas de midi. A midi sonnant, nous avons déjeuné avec ses collègues et le maire de Teugn. Andreas m’a expliqué comment mesurer de nouvelles surfaces habitables pour les traduire en montants à payer pour la Wasserwerk. Il m’a aussi décrit le trajet de l’eau de la construction des canalisations à la facture…
Mon stage suivant s’est déroulé au restaurant Zirngibl. J’ai aidé à la préparation d’un mariage qui devait avoir lieu le samedi suivant. Il fallait positionner les tables selon un plan prédéfini, mettre des housses blanches sur des chaises, poser délicatement les nappes en faisant attention à ce qu’elles ne soient pas tachées. J’ai mis des centaines de couverts avec des gants pour ne pas laisser mes empreintes. Je portais une chemise blanche achetée en urgence à Ratisbone la veille. J’ai beaucoup astiqué : des sceaux entiers de couverts trempés dans du liquide vaisselle, des petites assiettes, des tasses… J’ai enlevé la poussière d’étagères et de bouteilles de vin. J’ai effectué des tâches complexes, comme sortir tous les verres d’un placard, passer un coup d’éponge dans le fond de l’étagère, puis tous les ranger sans jamais retrouver de place pour le dernier verre. J’ai aussi dû allumer des bougies en présence des clients. A la première bougie, j’avais une cloque sur le pouce. J’ai fait la chasse aux araignées et nettoyé les pots de fleurs avec une brosse et un arrosoir à la main. Durant ce stage, j’ai pu apprendre comment fonctionne un restaurant, et même si je n’étais pas occupée en permanence, je rentrais toujours très fatiguée de ma journée.
J’ai effectué mon troisième stage à la mairie de la ville de Saal an der Donau. Le premier jour, Tobias mon responsable de stage à la mairie, m’a longuement présentée à tous ses collègues. J’ai passé le reste de ma matinée à essayer de dessiner un nouveau logo pour la ville, sans savoir vraiment quelles étaient les attentes. Puis j’ai eu une visite guidée de Saal. Tobias m’a alors expliqué les problématiques de la ville, et montré les monuments dont je pouvais m’inspirer pour le logo ainsi que pour une affiche dédiée au festival de musique de la ville (autre commande). Je suis finalement parvenue à réaliser deux logos pour la ville, et l’affiche, mes « œuvres » ont beaucoup plu à Tobias et au maire. J’ai assisté à un cours de sécurité dispensé aux techniciens de la municipalité. On expliquait comment se servir correctement des outils, quels panneaux étaient valides ou non, quel équipement était exigé…
Tobias m’a permis d’assister à une “Eröffnung der Gemeinschaftsunterkunft für Asylbewerber”, autrement dit l’inauguration d’un logement pour près de 160 demandeurs d’asile. Ce stage à la mairie de Saal a.d Donau a été vraiment très riche en découvertes, informations, contacts. Tous ceux avec qui j’ai travaillé ont fait beaucoup d’efforts pour me parler en étant compréhensibles et amicaux.
Il me reste à travailler à la Kurhaus et à la mairie de Bad Abbach. Mon niveau d’allemand progresse lentement. mais surement. J’enrichis chaque jour mon cahier de vocabulaire. Chaque semaine, à chaque nouveau stage, c’est comme si je reprenais mon séjour depuis le début, je rencontre de nouvelles personnes et découvre de nouveaux métiers.
Je ne pourrais jamais suffisamment remercier toutes ces personnes qui m’accueillent, me consacrent du temps, se soucient de mon confort, de mon intégration, en plus de leur travail et de leur quotidien professionnel et familial.
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